Il m'était plutôt inhabituel d'accepter des affaires pouvant m'emmener à m'éloigner de Tree Hill il était donc encore plus étonnant que j'aie accepter de me rendre en Espagne mais le dossier en question était trop important pour que je ne me permette de le laisser entre les mains d'un collègue dont l'incompétence aurait pu finir par s'avérer des plus nuisible. De la façon dont les choses se présentaient mon client était mal barré, en effet il s'était permis de draguer une gamine de 15 ans sans savoir que les parents de cette dernière étaient plus qu'influent à Madrid … j'avais du faire jouer plus qu'une relation afin de le sortir de ce merdier et je le lui avais fait comprendre. Bien évidemment lors de ce genre d'affaires le niveau de stress ne peut qu'être à son comble et, compte tenu de mon état de santé plus que chancelant, ce dernier eu tôt fait d'avoir eu raison de mon état.

Ayant passé quelques journées dans un hôpital local je n'eus d'autres choix que de retarder la date de mon retour au pays, l'une des premières personnes à en être informée fut Elizabeth … après tout elle était mon assistante il était donc normal qu'elle sache ce genre de choses, néanmoins je m'étais bien gardé d'entrer dans les détails, je ne voulais pas l'accabler avec mes histoires.

Ces quelques journées m'avaient parues une éternité, et bien que le personnel médical s'y opposaient, j'avais finis par me décider à prendre le prochain vol … je préférais continuer ma convalescence chez moi. Lors de la traversée je remarquai plusieurs regards se posant sur le mien, de toute évidence mon teint pâle ne passait pas inaperçu mais bon ils avaient le droit de me regarder il ne m'appartenait pas de le leur interdire bien que le tout se voulait de nature à me mettre plus que mal à l'aise.

J'avais écris un mail à Eli avant de prendre mon vol, afin de le lui demander de bien vouloir venir me chercher à l'aéroport, j'espérais qu'elle avait bel et bien reçu mon email sinon je risquais à mon tour d'être plutôt mal barré. L'avion finissant par se poser, l’atterrissage se fit sans le moindre heurt. Quittant mon siège je sortis de l'avion et me dirigeai vers le comptoir des contrôles douaniers et, lorsque se fût chose faite, je me dirigeai vers le hall de l'aéroport cherchant la belle brune du regard.

Je ne saurais dire pour quelles raisons je me suis tourné vers Elizabeth, afin de lui demander de bien vouloir venir me chercher à l'aéroport, après tout j'avais l'habitude de me débrouiller et de rentrer par mes propres moyens. Peut-être était ce le fait qu'elle était l'une des rares personnes en qui j'avais la certitude que je pouvais avoir confiance? Je n'aimais pas l'importuner de la sorte après tout elle avait droit à sa vie privée et j'étais d'avis que je lui en demandais trop … après tout elle n'était pas à mon service 24 heures par jour.


Le vol avait été long et pénible, il faut dire que je n'avais que peu dormi au cours des derniers jours , la mine que j'affichais ne pouvait que témoigner du niveau de fatigue qui m'affligeait … le décalage horaire n'allait donc qu'ajouter à mon état mais bon c'est la vie. Peu de temps après avoir foulé le sol, suite à l'atterrissage de l'avion, je réglai ces quelques formalités d'usage avec les contrôles douaniers et je me dirigeai vers le hall d'entrée. Regardant quelque peu autour de moi, et sur ma montre, je cherchai la belle brune du regard et puis – soudain – j'entendis sa voix douce et cristalline m'interpeller. Me tournant je ne pus que lui sourire alors qu'elle se trouva face à moi.

Merci de bien avoir voulu venir me récupérer, c'est très apprécié. Lui dis-je tout en m'approchant d'elle l'embrassant sur la joue. J'ose espérer que ma demande ne t'a pas importunée et que je n'ai pas dérangé tes projets pour la journée. Je m'en serais tellement voulu si c'était le cas, il faut dire que la belle brune avait le droit au bonheur et que par moment j'avais cette folle impression de trop lui en demander.

J'appréciais énormément Elizabeth même que je la considérais davantage comme une amie, une complice, qu'une simple employée ... bien entendu cela ne signifiait pas pour autant que je ne savais pas reconnaître les limites de notre relation. Bien que j'appréciais la compagnie de la belle brune et qu'elle ne me laissait pas indifférent elle était avant tout mon employée et il était important que je ne m’emmêle pas les pinceaux. Évidemment l'une des premières choses que je me permis de lui dire fut de m'excuser de l'avoir importunée de la sorte cependant je me sentis plus que rassuré lorsqu'elle me confirma que je n'avais en rien bouleversé ses plans. Il m'était difficile de concevoir qu'une fille aussi géniale ne soit pas plus courtisée mais je dois admettre que cela m'arrangeait.

Faisant quelques pas en sa charmante compagnie nous nous approchâmes de sa voiture alors qu'elle cherchait dans son sac afin d'y prendre ses clés et c'est alors qu'elle me demanda si je me portais bien … de toute évidence elle avait remarqué mon teint pour le moins blafard.

Ça peut aller, inutile de te faire du soucis, simplement un coup de fatigue … le tout devrait rentrer dans l'ordre avec un peu de repos. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète outre mesure. L'affaire c'est mal présentée et le stress que j'ai ressenti n'a pu que contribuer à m'affaiblir plus que je ne l'avais prévu. Je préférais demeurer évasif, après tout je m'en étais sorti et c'était tout ce qui devait compter. Tout c'est bien passé en mon absence?

Bien qu'elle n'avait pour ainsi dire aucune expérience en lien direct avec le job la belle brune compensait par une folle volonté d'apprendre et vu comment elle se consacrait à son emploi il ne m'est jamais venu à l'esprit de reconsidérer ma décision … j'avais une assistante de rêve et je comptais bien la garder à mon service aussi longtemps qu'elle comptait y demeurer. Je ne pus que lui sourire lorsqu'elle me questionna sur l'affaire qui m'avait conduit en Espagne … peu de gens s'intéressaient à ce que je pouvais faire comme elle le faisait.

Disons que dès le départ je compris que l'on était mal barré, l'Espagne est une société dont les valeurs religieuses sont fortement ancrée et mon client à eu la brillante idée de courtiser une mineure … la grogne populaire engendrée par son faux pas n'a pas aidée à calmer le jeu. Un peu plus et il se faisait lapider sur la place publique. Ce genre de comportement me mettait hors de moi mais puisqu'il s'agissait de mon client j'avais tout mis en œuvre afin de limiter les dégâts.

Je lui adressai un sourire lorsqu'elle me fit un bref compte rendu de ce qui s'était déroulé lors de mon absence. Merci c'est gentil, je m'occuperai de tout ça en début de semaine. Continuant de marcher en sa compagnie, alors que nous nous approchions de sa voiture, je décidai qu'il valait mieux cesser de parler boulot après tout c'était le week end. Tu as faim? J'avais envie d'aller manger un morceau tu te joins à moi?

Elizabeth était l'une de ces trop rares personnes en qui je ne parvenais pas à déceler la moindre parcelle de méchanceté. Elle était si douce, si prévenante à mon égard, que je me surprenais à croire en l'existence des anges alors qu'en fait j'étais devenu athée au fil des ans. Je ne saurais dire si la belle avait été mise sur ma route par la puissance de la volonté divine, afin de veiller sur moi, mais je ne pouvais qu'apprécier sa présence plus que bienveillante.

En effet, tout est bien qui finit bien. Évidemment cela avait été loin, très loin même, de s'avérer être un happy ending mais je préférais ne pas rentrer dans les détails.

Ayant pris place dans son véhicule, je me sentais apaisé de savoir qu'elle avait tenu le fort pendant mon absence, évidemment je ne voulais pas passer la soirée à discuter travail … il fallait savoir se changer les idées après tout. Je ne pus que lui sourire lorsqu'elle accepta ma invitation. Italien ça te convient? Il faut dire que je ne connaissais pas ses goûts mais j'avais néanmoins risqué. Après tout qui n'aime pas les pizza et les pâtes?

Je ne pus que lui sourire lorsqu'elle me dit avoir entendu parler d'un restaurant italien passé maître dans l'art d'apprêter les pâtes à la carbonara. Il n'y avait pas de mal à prendre le dîner ensemble et puis je le lui devais bien après avoir, sans doute, bouleversé ses plans pour la soirée.

Il me tarde de découvrir les délices qu'offre leur table.

Continuant de discuter avec la belle brune, tout en lui souriant, nous nous dirigeâmes vers le stationnement afin de prendre place à bord de son véhicule. Le route ne fut pas trop longue donc je n'eus pas à supporter trop longtemps les gargouillis de mon estomac qui commençait à crier famine. Arrivé à destination, nous approchant de la porte d'entrée, je me tournai vers elle lorsqu'elle m'adressa une requête plus que légitime.

Tu sais si tu veux prendre ta journée de congé pour demain ça me va totalement, de toute façon avec le décalage horaire je ne crois pas que je serai présent au bureau . Je lui souris tout en lui tenant la porte afin de lui permettre d'entrer. T'en fait pas pour les appels de clients je les ferai transférer sur mon portable. Profites de ta journée, tu la mérites.

M'arrêtant , en compagnie de la belle Eli, nous attendîmes qu'un des employés de l'établissement viennent s'occuper de nous afin de nous assigner une table. Accompagnant ce dernier je tirai une chaise afin de permettre à ma charmante assistante d'y prendre place et je m'y installai par la suite.

La dernière chose que je désirais était bien qu'Elizabeth aie l'impression de devoir composer avec un patron plus qu'intransigeant qui abusait de son autorité en se montrant des plus envahissant, c'est pourquoi j'avais fini par lui proposer une journée complète de congé … j'étais d'avis qu'elle l'avait bien méritée.

Mais de rien tu le mérites. Je lui souris. Tu travailles si fort, tu as droit toi aussi à quelques heures de répit.

Elizabeth était une belle femme, une très belle femme d'ailleurs, cela ne pouvait que me pousser à me comporter en gentleman en sa compagnie. Lui tirant une chaise afin qu'elle puisse y prendre place je m'installai ensuite face à elle alors que pendant un certain moment mon regard n'avait de cesse que de se fondre dans le sien et c'est alors que le serveur arriva avec les cartes.

Elizabeth semblait avoir arrêtée son choix mais pour ma part j'étais plus qu'indécis, j'avais envie d'une bonne pizza mais l'idée de goûter à ces fameuses pâtes n'était pas sans me tenter, je finis par remettre la carte au serveur puisque finalement j'avais arrêté mon choix.

Je vais prendre un duo composé d'une de vos succulentes pizza aux trois fromages avec des pâtes à la carbonara.

J'étais conscient que je risquais de ne pas tout manger mais dans le pire des scénarios je pourrai toujours en rapporter à la maison, ça me fera un petit déjeuner de champion pour le lendemain.